Don't you know that it ain't gonna last ?
THE WORLD HAS TURNED AND LEFT ME HERE#
Je suis terriblement jalouse des autres. De la chance qu'elles ont.
D'être aimées, d'avoir une attache. Elle a beau être malmenée,
tiraillée, ils ont beau lui faire du mal, j'ai beau souffrir de sa
souffrance, je suis jalouse du fait qu'elle soit aimée. Qu'elle ait un
espoir, une lueur. Elle, elle a trois hommes à ses pieds ; elle peut
même s'en plaindre. Ne commentons pas. Elle, malgré tout ce qu'elle
m'en avait dit, a réussi à surmonter ce qui l'empêchait d'être heureuse
; elle est en couple, maintenant - elle rayonne.
Elle, elle a réussi à faire ce que je n'arrive pas à me résoudre d'essayer : l'oublier, ne plus l'aimer. Elle me comprend toujours, me soutient, m'aide. Elle est la personne la plus adorable que je connaisse. Si seulement j'avais autant de rationalité et de volonté qu'elle... Je l'aurais peut-être déjà oublié. Mais il y a toujours mon inconscient, qui s'évertue à espérer. Même quand il n'y a plus aucune raison, il s'en invente.
J'idéalise l'amour. Je vois ça comme une amitié fusionnelle, avec un plus, ce truc impossible à discerner. Le problème est que personne de mon âge ne voit les choses de la même façon. C'est pour ça que je suis l'éternelle fille-amie, je me piège moi-même. Et par masochisme, par une espérance idiote, une obstination sans bornes, je m'évertue à attendre un revirement qui ne viendra jamais.