DO ME A FAVOR#

Et encore une fois, je ne sais plus où j'en suis. Tout me paraît bizarre, mes jambes sont constamment parcourues de tremblements et autres frissons de chaleur. Je suis une crise d'angoisse ambulante. Peut-être la dernière. Je n'aurai plus peur de l'inconnu, de faire n'importe quoi comme j'ai toujours fait. Tout ça pour dire que, malgré mon état physique, je ne me suis jamais sentie aussi vivante.

Mais alors, pourquoi j'ai aussi peur ?

FEAR OF SLEEP#

Jalousie. Crevant de jalousie. Parce que ça n'arrive qu'aux autres. Je suis heureuse pour elle, évidemment. Mais si, selon ses mots, elle ressemble à un cadavre, si elle a un problème, n'a aucune chance, doit tout abandonner, qu'en est-il de moi ? Je suis en état de décomposition avancée, peux remplir l'estomac de Bahamut avec mes problèmes, j'ai plus qu'à m'enterrer, en gros ? L'égoïsme et le nombrilisme sont rois chez moi, on finit par le savoir. Mais seulement la nuit. Sinon, je serre les dents dans un joli sourire. Parce que je ne suis pas à plaindre. Les deux heures par jour où je pense à moi sont deux de trop ; ça me fait trop mal.
L'insomnie me fait écrire de la merde.

HORSESHOES AND HANDGRENADES#

C'est marrant, parce que dans mon premier article, je parlais du fait d'être une groupie. De Green Day. Depuis maitnenant 6 ans, mais ça, c'est une autre histoire. Et Green Day, c'est justement l'occasion d'en parler. J'ai écouté 21st Century Breakdown en entier quatre fois en trois jours. Et je ne sais toujours pas quoi en penser. Ma première pensée, à la fin de See The Light, la première fois, avait été "Beurk". C'est pas Green Day. Mais après quatre écoutes de chaque chanson, un peu plus pour certaines, je commence à les connaître. Elles me rentrent dans la peau, comme chaque chanson de ce groupe depuis que je le connais. Je le retrouve. La ressemblance flagrante avec d'autres groupes/chansons sur certaines pistes me gêne toujours, mais je prends mes marques. Finalement, la fin de mon premier amour musical n'est pas pour tout de suite. Leurs chansons me touchent toujours autant, je les aime, presque toutes.

Sauf See The Light. Leur talent pour foirer la dernière chanson est toujours présent.

PLASTIC HEARTS#

Déjeuner sans herbe. Tu es tellement adorable, quand tu te caches en me regardant après avoir dit une connerie. Je ne peux m'empêcher de sourire quand je te regarde. Au moins, je peux cacher mon désespoir sans trop de difficulté. Quand tu disparais de mon champ de vision, la mélancolie reprend le dessus sur mon visage. Je veux toujours être avec toi, dans un masochisme malsain, mais aussi pour être un peu apaisée. Bon Dieu, pourquoi as-tu mis ton bras autour de mes épaules ? Tu joues, j'aurais du m'en rendre compte dès le début. J'ai peur de toi, de l'emprise que tu as sur moi. Encore une fois, je ne sais plus où aller, quoi faire, je ne sais même plus ce que je pense. Je suis un non-être.

STRAIGHT TO HELL#

Quand je serai rockstar.

Je vivrai à San Fransisco. Dans un appartement de haut standing. Plein de baies vitrées, pour faire rentrer le soleil. Tout insonorisé. Je serai mariée à un homme pareil à moi, musicien, complexe, névrosé, passionné, le charme ténébreux et la force en plus. De temps en temps, je prendrai une drogue quelconque, quelque chose pour échapper à ma condition. J'aimerai ma vie. Mais je détesterai la célébrité. J'aurai toujours la musique à fond chez moi. Certains m'aimeront. Beaucoup me détesteront. J'aurai une Cadillac bleu turquoise. Je mourrai dedans. J'apprendrai tous les instruments qui me font rêver. On  prendra de bonnes photos de moi, pour faire croire que je suis aussi jolie que j'en ai l'air. J'aurai un enfant appelé Kathleen, Franck, Juno ou Keith. Il sera l'amour de ma vie après mon rocker névrosé. Je jouerai avec lui aux Playmobils. Une pièce de mon appartement en sera remplie. En interview, je sortirai un tas de conneries. Ca fera rire. Et grincer des dents. Je défrayerai les chroniques. J'aurai deux chats. Et un serpent. Et des poissons. Dans un immense aquarium.

Je serai la batteuse, celle qui boit de la bière et qui rote après.

Little Rock'n'Roll queen.

7 YEARS DOWN#

J'ai encore les yeux rouges et mal à la tête. Je suis de nouveau fatiguée à en crever. Tout repart de travers, alors que j'avais réussi à canaliser un peu ma vie. Je sais pas ce qui crée ce chaos dans mon esprit. Si seulement je me comprenais, j'irais sûrement beaucoup mieux. En attendant, j'ai encore passé une soirée à pleurer. A m'énerver. A cogner. Il n'en reste presque plus de traces. Un mouchoir, un bleu sur ma cuisse, la plaquette de sédatifs vide qui a tenté de me calmer. Mon poing n'est plus rouge. L'oreiller a séché. Le mur n'a rien, pas une égratignure, évidemment.

THE WORLD HAS TURNED AND LEFT ME HERE#

Je suis terriblement jalouse des autres. De la chance qu'elles ont. D'être aimées, d'avoir une attache. Elle a beau être malmenée, tiraillée, ils ont beau lui faire du mal, j'ai beau souffrir de sa souffrance, je suis jalouse du fait qu'elle soit aimée. Qu'elle ait un espoir, une lueur. Elle, elle a trois hommes à ses pieds ; elle peut même s'en plaindre. Ne commentons pas. Elle, malgré tout ce qu'elle m'en avait dit, a réussi à surmonter ce qui l'empêchait d'être heureuse ; elle est en couple, maintenant - elle rayonne.
Elle, elle a réussi à faire ce que je n'arrive pas à me résoudre d'essayer : l'oublier, ne plus l'aimer. Elle me comprend toujours, me soutient, m'aide. Elle est la personne la plus adorable que je connaisse. Si seulement j'avais autant de rationalité et de volonté qu'elle... Je l'aurais peut-être déjà oublié. Mais il y a toujours mon inconscient, qui s'évertue à espérer. Même quand il n'y a plus aucune raison, il s'en invente.
J'idéalise l'amour. Je vois ça comme une amitié fusionnelle, avec un plus, ce truc impossible à discerner. Le problème est que personne de mon âge ne voit les choses de la même façon. C'est pour ça que je suis l'éternelle fille-amie, je me piège moi-même. Et par masochisme, par une espérance idiote, une obstination sans bornes, je m'évertue à attendre un revirement qui ne viendra jamais.

BROKEN HOME, BROKEN HEART#

Votre plus grande fan.
J'avais presque les larmes aux yeux, en vous voyant jouer. J'étais aussi émue que vous. Vous avez eu beau stresser comme des malades, vous avez assuré, pour un premier concert. Marina, Margaux, quand vous souriiez en nous regardant, vous étiez rayonnantes.

Mais évidemment, ce n'était rien à côté de toi. Ton air triste au début m'a fait fondre le cœur, et à chaque sourire que tu me faisais, je pensais mourir. Je t'ai trouvé affreusement beau. J'aurais voulu te serrer dans mes bras des dizaines de fois pour t'apaiser. Et m'apaiser aussi. Bon Dieu, ce que ça me fait du bien -et du mal- à chaque fois que je te touche.

Après que vous soyez tous partis, j'ai discuté avec François en me balançant. Il paraît qu'avec lui, tu as longuement discuté philosophiquement. "A quoi ça sert, l'amour ? C'est nul." T'as bien raison, mec. Tu ne sembles même pas réaliser à quel point tu as raison.

GUNS OF BRIXTON#

Je relis ce que j'ai écrit hier soir, alors que j'étais encore bourrée. "Ne pas avoir pu te parler, ça m'a tuée." Des mots laids, sans suite, qui me font pitié et mal rien que de les relire. J'aurais voulu écrire un truc beau, à la hauteur de ce que tu mérites, à la hauteur de l'apaisement que je ressens quand t'es là. "Seulement quelques jours avant de te voir, qui me paraissent une éternité". Vous n'êtes que trois à me faire du bien comme ça, et tu es celle qui manque. "Tu me manques atrocement, tu sais, au milieu de cette foule infâme". Mais en même temps, je crois ne pas vouloir que tu le saches. Tu me connais, tu me ressembles, tu dois savoir à quel point je déteste ce sentiment de dépendance.
Courage à moi-même, plus que deux jours et je t'étoufferai à la sortie de la voiture, on s'affalera dans un canapé, on sera des groupies, on cuisinera des trucs bizarres. On se saoulera, pour se faire du bien cette fois. Et j'irai bien mieux.

SHORT NOTICE#

"La première faiblesse, c'est d'avouer qu'on a tort."

Moi, un jour où j'ai voulu faire croire que j'étais intelligente et philosophe